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Dans l’espace OHADA, le Système Comptable OHADA (SYSCOHADA révisé) encadre la tenue des comptes des entreprises et met un accent particulier sur la gestion des immobilisations.
Celles-ci représentent souvent une part importante du patrimoine des sociétés, et une mauvaise gestion peut fausser le bilan, impacter la rentabilité et même créer des risques fiscaux.
Dans ce guide, nous revenons sur la définition des immobilisations selon l’OHADA, leurs différents types, leur importance stratégique et les bonnes pratiques pour une gestion optimisée.
Qu’est-ce qu’une immobilisation selon l’OHADA ?
Selon le SYSCOHADA révisé, une immobilisation est un actif détenu par l’entreprise sur une durée supérieure à un exercice (plus d’un an), et destiné à être utilisé de manière durable dans son activité.
Elle est enregistrée au bilan comptable, à son coût d’acquisition hors taxes ou à son coût de production.
À la différence des charges (salaires, fournitures, abonnements), qui sont comptabilisées immédiatement en charges de l’exercice, les immobilisations sont amorties ou étalées dans le temps, car elles génèrent des avantages économiques futurs.
Les catégories d’immobilisations dans le SYSCOHADA
Le SYSCOHADA distingue trois grandes familles d’immobilisations :
1. Les immobilisations corporelles
Il s’agit des actifs physiques utilisés dans l’exploitation :
- terrains, bâtiments et constructions,
- matériels et outillages,
- véhicules,
- mobilier et agencements.
💡 Particularité OHADA : certaines immobilisations corporelles ne sont pas amortissables (comme les terrains), tandis que d’autres font l’objet d’un plan d’amortissement obligatoire, inscrit dans l’état annexé aux comptes.
2. Les immobilisations incorporelles
Ce sont les actifs immatériels qui jouent un rôle stratégique :
- brevets, licences, logiciels,
- fonds de commerce,
- droits de bail,
- marques.
Sous SYSCOHADA, ces immobilisations doivent être évaluées de manière fiable. Certaines (comme le fonds commercial) ne sont pas amortissables mais peuvent faire l’objet de provisions si leur valeur se déprécie.
3. Les immobilisations financières
Elles concernent les placements durables :
- participations dans d’autres sociétés,
- prêts accordés, dépôts et cautionnements,
- titres immobilisés.
Elles sont comptabilisées au coût d’acquisition et font l’objet d’un suivi particulier en cas de perte de valeur.
Pourquoi une bonne gestion des immobilisations est-elle essentielle en OHADA ?
Dans l’espace OHADA, la gestion des immobilisations revêt une importance particulière pour les PME et grandes entreprises :
- Image fidèle du patrimoine : un enregistrement correct permet de refléter la véritable valeur de l’entreprise dans le bilan.
- Optimisation fiscale : les amortissements constituent une charge déductible, réduisant ainsi le résultat imposable.
- Capacité de financement : les immobilisations solides renforcent la crédibilité d’une entreprise auprès des banques et investisseurs.
- Efficacité opérationnelle : un suivi précis permet de renouveler ou moderniser les équipements au bon moment.
Bonnes pratiques pour gérer les immobilisations selon l’OHADA
1. Mettre en place un registre des immobilisations
Chaque actif doit être répertorié avec son coût, sa date d’acquisition, sa localisation, sa durée d’utilisation et sa méthode d’amortissement.
2. Définir un plan d’amortissement conforme au SYSCOHADA
Les méthodes autorisées (linéaire, dégressif dans certains cas) doivent être appliquées de manière cohérente.
3. Effectuer un inventaire physique régulier
Cela permet d’identifier les biens sortis d’usage, vendus ou disparus, et d’éviter les écarts entre la comptabilité et la réalité.
4. Anticiper l’impact fiscal
Les entreprises doivent intégrer les amortissements et provisions dans leur stratégie fiscale afin de réduire légalement leur charge d’impôt.
Conclusion : un enjeu stratégique pour les entreprises en OHADA
La gestion des immobilisations ne se limite pas à un suivi administratif : c’est un véritable levier de performance.
En respectant les règles du SYSCOHADA révisé, les entreprises sécurisent :
- la fiabilité de leurs états financiers,
- l’optimisation de leur fiscalité,
- et leur capacité à financer leur croissance.
Chez CIFA, nous accompagnons les dirigeants et responsables financiers dans la gestion comptable et fiscale de leurs immobilisations selon les normes OHADA.
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